Prologue
Seule l’écriture peut préserver la mémoire de l’indicible et faire retentir l’écho du message, au-delà de la vie des témoins. Avec leur disparition une source inestimable sera tarie.
Le récit est le moyen incontestable pour contribuer à sauvegarder la vérité de ce que furent nos souffrances, nos humiliations et nos espoirs.
De protéger aussi d’un irréversible oubli, toutes les victimes à qui il n’a pas été permis d’accomplir le cycle de la vie.
Cela exige de faire resurgir des souvenirs douloureux que j’aurais aimé garder au plus profond de moi-même. Ils sont gravés dans ma mémoire, comme le numéro de matricule sur mon bras, marque indélébile d’Auschwitz.